Femmes jeunes : le cancer du sein en hausse continue
La campagne mondiale octobre rose sensibilise tous les ans au dépistage du cancer du sein
A l’instar d’autres études dans le monde, Une étude française témoigne d’une hausse continue de l’incidence du cancer du sein chez les jeunes femmes sur les 30 dernières années.
Alors que la campagne mondiale Octobre rose de sensibilisation au dépistage du cancer du sein bat son plein, la société française de médecine prédictive et personnalisée (SFMPP), Santé publique France et l’INCa ont publié une étude dans la revue Breast montrant l’augmentation importante et continue des cancers du sein chez les femmes de moins de 50 ans sur ces trente dernières années.
Tous les ans, sans interruption depuis les années 1990, l’incidence des cancers du sein augmente de 1 à 2%.
Quelles causes ?
Le Pr Pascal Pujol (CHU de Montpellier), président de la SFMPP et premier auteur de cette étude précise « Cette observation rejoint celle des pays anglosaxons, où une augmentation des cancers du sein a été récemment mis en évidence, mais aussi celle d’une augmentation en France de certains cancers observés chez les adultes jeunes. Elle pose deux questions : celle de la cause et celle de l’âge du dépistage. Concernant la cause probable, le dépistage organisé ne peut pas être tenu responsable de cette augmentation puisqu’il ne concerne pas les femmes jeunes. Les facteurs environnementaux et hormonaux, sont donc au premier plan « .
+63% pour la tranche d’âge 30-40 ans
L’étude a été réalisée à partir des registres des cancers du réseau Francim montre que l’incidence de ces cancers précoces a augmenté de façon continue entre 1990 et 2023 augmentant de 63% chez les femmes âgées de 30 ans (passant de 15 à 26 pour 100 000 personnes-années) et de 33% pour celles de 40 ans (incidence passant de 98 à 131).
Ces résultats confirment les données d’autres études menées notamment aux Etats-Unis, où encore au Royaume-Uni, où une augmentation de 22% des cancers du sein chez les femmes de 25 à 49 a été enregistrée entre 1993-95 et 2016-2018. Cette incidence chez les femmes jeunes inquiète car « le jeune âge – moins de 40 ans – est en soi un facteur de mauvais pronostic, indépendamment des autres facteurs comme la taille de la tumeur et l’envahissement ganglionnaire. »
Cancers hormonodépendants
Le communiqué de presse souliqne que les causes primaires hormonales sont suspectées : « Une étude américaine récente montre que ce sont les cancers du sein hormonodépendants qui augmentent le plus (c’est-à-dire ceux exprimant les récepteurs aux estrogènes). Les facteurs hormonaux sont donc les premiers incriminés, d’autant que les déterminants hormonaux de la survenue d’un cancer du sein avant la ménopause –diminution de l’âge à la puberté, augmentation de l’âge à la première grossesse, baisse du nombre d’enfants*, diminution de l’allaitement maternel et utilisation de contraceptifs oraux- suivent une trajectoire à la hausse parallèle à celle de l’incidence de ces cancers. »
Néanmoins, tient à préciser l’auteur de l’étude française « D’autres modifications du mode de vie jouent probablement un rôle « , évoquant l’hygiène de vie (alimentation, stress, sédentarité), autant que l’exposition à des polluants ou des radiations ».





